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Significado Nome (Égypte antique)

Les nomes1, au nombre de quarante-deux à l’époque ptolémaïque, sont les circonscriptions administratives de l’Ancienne Égypte. Même si leur nombre, en Basse-Égypte, a varié entre seize, dix-sept et vingt, probablement en raison de la topographie fluctuante du delta, il est resté remarquablement stable en Haute-Égypte, de la Ve dynastie2 aux Lagides3.


L'organisation des nomes, de l'Ancien au Nouvel Empire[modifier]

Chaque nome a sa métropole, centre administratif et judiciaire, un ou plusieurs sanctuaires, et son emblème totémique : faucon, crocodile, cobra, gazelle, sycomore, couteau, etc. Cette division de l'Égypte semble remonter à la période prédynastique, où les nomes étaient des territoires tribaux ou claniques autonomes, avant de devenir, sous les premières dynasties, des divisions territoriales administrées par un fonctionnaire.
En effet, les nomarques sont en principe des agents du roi. Ils perçoivent en son nom les impôts destinés au « Double Grenier » ; ils répriment au besoin les troubles de leur ressort et, en tant que ˁḏ-mr4, ils veillent à l’entretien des canaux d’irrigation et des digues. À la fin de l’Ancien Empiretoutefois, ces grands seigneurs arrivent à s’émanciper, d’abord dans les nomes méridionaux, les plus éloignés de la Résidence5, et finissent par former d’authentiques dynasties locales agissant en pleine indépendance. Ainsi, Ânkhtyfy, nomarque de Nekhen et d’Edfou au temps d’un Néferkarê de la IXedynastie hérakléopolitaine, se dit « grand chef » (ḥry-tp ˁ3 6) de son fief. Il conclut alliance avec le nomarque d’Éléphantine et guerroie contre ses voisins de Thèbes et de Coptos : bref, en tant que « héros qui n’a pas son pareil »7, il n’a apparemment de comptes à rendre à personne.
Au Moyen Empire, en revanche, l’autorité royale s’affirme prépondérante, grâce à la réorganisation administrative du pays en trois districts (wˁrt8) : celui du Nord, la Basse-Égypte, celui du Sud, la Moyenne-Égypte, et celui de « la Tête du Sud », la région en amont d’Akhmîm. Chaque wˁrt est gouverné par un « rapporteur » ou wḥmw9, désignation qui exprime clairement sa subordination au pouvoir central. En même temps, le titre de « grand chef » tombe en désuétude tandis que, dans les villes, des fonctionnaires appointés, les « maires » ou ḥ3ty-ˁ 10, prennent progressivement le relais des princes locaux. Par ailleurs, « la Tête du Sud » est placée sous l’autorité directe du vizir, lequel est représenté sur place par un délégué résidant à Thèbes. Par ces moyens, semble-t-il, la royauté réussit à faire pièce aux velléités d’indépendance des grandes familles seigneuriales.
L’administration provinciale du Nouvel Empire se caractérise par la même centralisation rigoureuse, avec comme corollaire la constitution de plusieurs échelons administratifs : le « directeur des champs »11 du nome, qui supervise l’entretien du système d’irrigation et l’exploitation des ressources agricoles ; les « préposés de circonscription »12, placés à la tête des districts ruraux ; et enfin, les héqa hout13, chargés de l’administration des districts urbains. Ces fonctionnaires d’autorité ont à leur service un vaste personnel subalterne : scribes, conseillers, contrôleurs, appariteurs, contremaîtres, arpenteurs etc. Tout cet appareil administratif, strictement hiérarchisé, est subordonné au gouverneur de la province14, lequel à son tour doit rendre compte de sa gestion aux « rapporteurs » du vizir, les wḥmw.

La survie des nomes à l'époque gréco-romaine[modifier]

Les Lagides confient l’administration du nome à un stratège, recruté parmi les descendants d’immigrants grecs. Sorte de gouverneur militaire sous les premiers Ptolémées, le stratège assume à partir du -iie siècle des tâches purement civiles, la gestion fiscale du nome devenant sa principale attribution. Il est assisté d’un scribe royal ou basilicogrammateus, chargé surtout de la tenue ducadastre. Dans une Égypte bureaucratique jusqu’à l’excès, ces fonctionnaires ont à leur service tout un personnel hiérarchisé de percepteurs, de comptables et de secrétaires.
À l’époque romaine, l’Égypte, qui fait partie du patrimonium de l’empereur, est placée sous l’autorité d’un préfet d’ordre équestre, le praefectus Aegypti. Pour faciliter le contrôle et l’exploitation de cette riche province, essentielle pour le ravitaillement de Rome en blé, le gouvernement impérial la divise en trois grandes circonscriptions administratives ou épistratégies, dont chacune regroupe plusieurs nomes ou stratégies, à l’exemple des wˁrt du Moyen Empire : le Bas Pays, l’Heptanomia15, et la Thébaïde. À la tête de ces divisions territoriales se trouvent des délégués du gouvernement provincial, les épistratèges et les stratèges, choisis et nommés par le préfet, agissant en son nom et place, et responsables devant lui. Le stratège dispose de toute une bureaucratie hiérarchisée, calquée sur les échelons administratifs de la monarchie lagide. Ses attributions sont surtout d’ordre fiscal et judiciaire : il est notamment chargé de la perception des impôts, responsabilité qu’il partage avec le Conseil de la métropole à partir de Septime Sévère, et tient tribunal dans son ressort. Sous Gallien, sa compétence s’étend aussi sur l’annone militaire, dont il assure le recouvrement et la distribution à l’armée stationnée en Égypte.
Ainsi, des premiers Ptolémées au Bas-Empire, le maintien du stratège à travers les siècles atteste l’importance de la fonction, même si ses attributions ont pu être modifiées au gré des besoins administratifs : le stratège est l’homme de confiance du gouvernement à la tête du nome, dont il assure la gestion comme les nomarques de pharaon l’ont fait avant lui.

Les nomes de Basse-Égypte[modifier]


Les nomes de Basse-Égypte

Liste des nomes sur le mur de la Chapelle Blanche de Sésostris Ier
Nom du nomeNom égyptien translittéréMétropole à l'époque desLagidesNom actuel du site
1Nome de la Muraille blanchejnbw-ḥḏMemphis, anc. mn-nfrBedrechein
2Nome de la CuisseḫmLétopolisAousîm
3Nome de l'OccidentjmnttHermopolis ParvaKôm el-Hisn
4Nome inférieur de NeithntNaucratisKôm Gi'Eif
5Nome supérieur de NeithntSaïsSà el-Hagar
6Nome du Taureau de la montagneḫȝswwXoïsSakha
7Nome du Harpon à cordes-côté occidentalwˁ-m-ḥww-gs-jmntjMétélisMacîl
8Nome du Harpon à cordes-côté orientalwˁ-m-ḥww-gs-jȝbtjPithôm (Hérôonpolis)Tell el-Maskhoutah
9Nome d'AndjetyˁnḏtjBusiris, anc. pr-wsjrAbousir
10Nome du Taureau noirkm-wrAthribisTell-Athrib
11Nome du Taureau recenséḥsbwLéontopolisTell el-Muqdam
12Nome du Veau divinṯb-nṯrtSebennytosSemenoûd
13Nome du Sceptre intactḥqȝ-ˁnḏHéliopolis, anc. iwnwTell-Hisn
14Nome du Dressoir orientalḫntj-jȝbtjSileTell Abou Seify
15Nome de l'IbisbḥˁHermopolis BahuEl-Ashmunein
16Nome du Dauphinḥȝt-mḥjtMendèsTell el-Rub'a
17Nome du Trônesmȝ-bḥdtDiospolis parva, anc. jw-jmnTell el-Balamoun
18Nome supérieur de l'Enfant royaljmtBubastis, anc. pr-bȝsttTell Basta
19Nome inférieur de l'Enfant royaljmt-pḥTanis, anc. ḏˁntSân el-Hagar
20Nome de Sopedpr-spdwPhakusaFakus

Les nomes de Haute-Égypte[modifier]


Les nomes de Haute-Égypte
Nom du nomeNom égyptien translittéréMétropole à l'époque desLagidesNom actuel du site
1Nome du Pays de Nubietȝ-stjÉléphantine, anc. ȝbwAssouan (Gezîret Aswân, en arabe : أسوان)
2Nome du Trône d'Horuswṯst-ḥrApollinopolis MagnaEdfou
3Nome la ForteressenḫnHiéraconpolisEl Kab
4Nome du SceptrewȝstPathyrisGebelein
5Nome des Deux DivinitésnṯrwjCoptos, anc. gbtjwQeft
6Nome du CrocodileiqrTentyris, anc. jwnt n nṯrtDendérah
7Nome de la BâtbȝtDiospolis parva, anc. ḥwt-sḫmHou
8Nome de la Grande Terretȝ-wrThinisGirga
9Nome de Minwn mnwPanopolis, anc. jpwAkhmîm
10Nome du CobrawȝḏtAphroditopolisIftèh
11Nome de SethḥnnHypselisChotb
12Nome de la Vipère de montagneȝtftHierakon, anc. pr-ˁntjEl-Ataula
13Nome supérieur du Sycomorenḏft ḥnttLycopolis, anc. sȝwtAssiout
14Nome inférieur du Sycomorenḏft pḥtCusaeEl-Qousiyèh
15Nome du LièvrewntHermopolis Magna, anc. ḫmnAchmounein
16Nome de l'Oryxmȝ-ḥḏmnˁt-ḫwfwBeni Hassan el-Qadim ? ou Al-Minya ?
17Nome du ChacaljnpwtCynopolisEl-Kaïs
18Nome du Faucon aux ailes déployéesnmtjHipponos, anc. ḥwt-nswtKôm el-Ahmar Sawaris
19Nome des Deux sceptreswȝbwjOxyrhynque, anc. pr-mḏdEl-Behnesèh
20Nome supérieur du Laurier rosenˁrt ḫnttHérakléopolis, anc. ḥwt-nn-nswtAhnas
21Nome inférieur du Laurier rosenˁrt pḥtCrocodilopolis-Arsinoé, anc. šdtMédinet el-Fayoum (Medinat al-Fayyum, en arabe : الفيو)
22Nome du CouteaumdnjtAphroditopolis, anc. pr-nbt-tp-jḥwAtfieh

Notes[modifier]

  1.  du grec νομος, nomos, qui signifie district ; le terme égyptien correspondant est
    N24
    X1 Z1
    ,sp3t.
  2.  La liste la plus ancienne retrouvée actuellement se trouve sur la stèle fausse porte du grand prêtre de Ptah Sabou Ibébi qui cite six nomes mais la liste la plus complète dont nous disposions pour l'Ancien Empire est celle de la « Chambre du monde » (la Weltkammer des égyptologues allemands) du temple solaire de Niouserrê aujourd'hui exposée à Berlin ; elle indique vingt-deux nomes pour la Haute-Égypte. Pour le Moyen Empire une liste des nomes du pays tout entier se trouve gravée sur le soubassement de la Chapelle Blanche de Sésostris Ier retrouvée et exposée à Karnak
  3.  Listes du temple de Dendérah et du mammisi d’Edfou
  4. K3
    N36
    , litt. « Qui creuse le canal »
  5.  Memphis
  6. D2
    D21
    D1
    Z1
    O29
    D36
    G1A1
  7.  « Je suis l’humanité arrivée à sa perfection [litt. le début et la fin de l’humanité], dit-il dans l’inscription autobiographique de sa tombe d’El Kabplacé à la tête du pays grâce à mon esprit clairvoyant : je suis un héros qui n’a pas son pareil. » Traduit d'après J. Assmann, Ägypten, eine Sinngeschichte, Fischer, 1999, p. 111
  8. G43D36
    D21
    D56X1
    N23
  9. F25G17G43A2A1
  10. F4
    D36
  11. F20G1V28X1
    N23
    Z3
    jmj-r3 3ḥt
  12. F20G43N21
    Z1
    jmj-r3 w
  13. S38O6X1
    O49
    ḥq3-ḥwt
  14.  qui porte désormais le titre de
    F4
    D36
    ḥ3tj-c
  15.  c’est-à-dire les sept nomes qui constituent la Moyenne Égypte
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